Le développement territorial durable: les enjeux de la mobilité
Les communes sont impliquées directement et indirectement dans l'élaboration, la mise en œuvre et le suivi des politiques essentielles au développement durable : aménagement du territoire, logement, mobilité, eau et déchets, énergie, bâtiments et espaces publics, etc.
Les enjeux liés à la gestion du territoire sont nombreux et se placent aujourd’hui dans des contextes internationaux plus ou moins contraignants, et font face à des attentes de la population de plus en plus précises et exigeantes.
L’appréhension territoriale du développement durable, mise au jour lors des conférences pour l'environnement et le développement des Nations unies à Rio en 1992 et à Johannesburg en 2002, et relayée au niveau local au travers de la Charte d’Aalborg, s'est vue notamment déclinée et renforcée par les politiques européennes liées aux questions environnementales et énergétiques principalement. La stratégie européenne 2020 (transition vers une économie bas carbone et la lutte contre les changements climatiques 20/20/20 - 20 % de réduction des émissions de gaz à effet de serre/20 % d’énergie renouvelable/20 % d’économie d’énergie -) a été renforcée en 2014 par des objectifs à l’horizon 2030 révisés fin 2016 (40 % de réduction des émissions de gaz à effet de serre, 32 % d’énergie produite à partir de sources renouvelables, 32,5 % de diminution des consommations d’énergie) dans la perspective d’un objectif à long terme de réduction de 80 à 95 % des émissions de gaz à effet de serre d’ici 2050. En décembre 2020, le Conseil européen a approuvé un nouvel objectif intermédiaire de réduction des émissions de gaz à effet de serre de l’Union européenne d’au moins 55 % d’ici 2030 par rapport à 1990. Ces objectifs de neutralité climatique à l’horizon 2050 et de réduction d’ici 2030 sont désormais inscrits dans la loi européenne sur le climat[1] adoptée le 30 juin 2021.
Pour appuyer les communes dans l’appréhension de ces politiques, la Wallonie soutient, depuis près de 20 ans, la professionnalisation et l’amélioration des compétences au sein des communes. Des conseillers en aménagement du territoire et urbanisme, en environnement, en mobilité, en énergie et en logement sont à ce titre des ressources indispensables pour les pouvoirs locaux.
La gestion de la mobilité des personnes et des biens constitue un enjeu en termes de développement économique, de qualité du cadre de vie, et d’environnement. 87 % du transport de personnes sont réalisés par la route et 85 % du transport de marchandises. Concernant le parc automobile, près de 2,30 millions de véhicules sont immatriculés en Région wallonne[2], dont 60 % roulent au diesel.
Le parc automobile vieillit, par ailleurs, avec un âge moyen des véhicules de 9,0[3] ans. La mobilité génère 24 % des émissions de gaz à effet de serre en Région wallonne. Les émissions de gaz à effet de serre dues au transport ont augmenté de 40 % de 1990 à 2010.
La Région wallonne dispose de 57.600 km de routes revêtues, dont près de 49 189 km relèvent du domaine des voiries communales. 10 % environ de ces voiries communales ont une vocation de grande circulation et complètent le réseau régional d'autoroutes (869 km) et de routes (7 583 km).
Près de 600 millions d'euros sont consacrés, annuellement, par les pouvoirs locaux, à la gestion et à l'entretien des voiries dont ils sont gestionnaires. Ces moyens s'avèrent toutefois insuffisants pour assurer un entretien normal et un renouvellement adéquat des infrastructures. Pour dégager des moyens complémentaires, l’Union plaide pour le renforcement et l’amélioration du droit de tirage, instauré en 2010 par la Région wallonne, et pour le dégagement de nouveaux moyens, à travers la perception d’une partie des redevances instaurées pour l’usage de la voirie par les véhicules.
14.693 km de voiries sont parcourus par 782 lignes de transport régulier de personnes par route (réseau TEC). La participation des communes aux Organes de Concertation par Bassin de Mobilité (OCBM) leur permet de jouer un rôle d’impulsion dans les politiques de transport en commun.
1.639 km de lignes ferroviaires traversent la Région wallonne, et 262 gares et points d'arrêts constituent les points d'entrée à ce réseau.
Le Plan communal de mobilité est un outil de gestion communal permettant d’agir tant au niveau de la multimodalité et de la demande de transport par le biais d’une coordination des stratégies des différents acteurs locaux, régionaux, voire fédéraux (rail). Plus de 160 communes wallonnes disposent d'un Plan communal de mobilité ou d'un Plan intercommunal de mobilité (16 plans intercommunaux ont été adoptés).
Enfin, les communes peuvent développer des politiques exemplatives en matière de mobilité en favorisant, pour les déplacements des membres du personnel des administrations communales, des comportements durables et en agissant, entre autres, sur la flotte des véhicules communaux.

Focus sur la commune
Cette fiche provient de l'ouvrage "Focus sur la commune - Fiches pour une bonne gestion communale", véritable outil réalisé en collaboration avec la DG05 pour tout savoir sur la commune, terreau de démocratie, pouvoir le plus proche du citoyen au service duquel, jour apres jour, le mandataire local assume son mandat. Indispensable aux décideurs qui veulent contribuer de façon active à la gestion de leur commune.
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