Police - Etude sur les niveaux de rémunération : l’UVCW demande un délai
L’Union des Villes et Communes de Wallonie vient de contacter Claude Vandepitte, Directeur général du SAT Intérieur, pour lui faire part de ses considérations quant à la portée, à la méthodologie et aux objectifs des travaux relatifs à l’évaluation des niveaux de rémunération dans le secteur de la police.
Tout d’abord, si l’UVCW a accepté de se lancer dans cette analyse comparative des niveaux de rémunération au sein des différents pans de la fonction publique locale, il ne s’agit nullement d’un engagement de sa part de revaloriser l’un ou l’autre des secteurs ou d’entrer dans de nouvelles négociations sectorielles, notamment pour le personnel de police.
L’opportunité d’envisager quelque revalorisation que ce soit d’un secteur de la fonction publique locale doit être préalablement analysée par les employeurs concernés, en tenant compte des moyens disponibles.
Il convient à cet égard de rappeler que la volonté d’un précédent ministre, de revoir périodiquement les accords sectoriels de la police, ne doit s’analyser autrement que comme un engagement politique propre à son seul auteur, et nullement comme une obligation légale ou réglementaire, ni même un engagement politique des pouvoirs locaux.
De plus, comme annoncé depuis le début, l’opportunité de revaloriser la police locale et, le cas échéant, l’identification des moyens qui pourraient y être alloués, ne sauraient être examinés à la veille d’une nouvelle mandature et du renouvellement des organes des autorités locales et zonales concernées, ni avant que ces dernières ne puissent concerter leurs positions avec un gouvernement de plein exercice. En d’autres termes, l’opportunité même d’entrer dans de nouvelles négociations ne saurait en tout état de cause être valablement évaluée avant, au plus tôt, 2025.
Plutôt que précipiter sans nécessité l’analyse, l’UVCW souhaite effectuer un travail sérieux, nourri par des informations de sources diverses qui seront recoupées et validées par des experts de terrain. Tout cela ne peut se faire en l’espace de quelques semaines.
En ce qui concerne la méthodologie, il paraît évident que le coût du personnel constitue une donnée fondamentale, et qu’il y donc lieu de l’envisager dans sa globalité et sa réalité concrète, que ne reflètent pas les seules échelles barémiques. Il y a lieu de considérer le coût de la rémunération globale des travailleurs, à savoir le traitement au sens strict, mais également les diverses primes, indemnités et allocations, ainsi que les titres-repas et autres avantages, en d’autres termes ce que l’employeur paie réellement pour les travailleurs.
Par ailleurs, outre ces éléments, l’analyse, pour être la plus objective possible, doit nécessairement tenir compte également du laps de temps écoulé depuis les dernières revalorisations salariales (s’entendant au sens large, c’est-à-dire incluant l’octroi de titres-repas, par exemple), mais aussi faire le lien entre la rémunération et le niveau de diplôme.
Enfin, le timing devra nécessairement être adapté pour tenir compte de la toute récente réforme de la fonction publique locale wallonne. Il s’agit d’une réforme importante visant à actualiser les principes issus de la réforme de 1994 (RGB), qui est toujours le cadre actuel de la fonction publique locale en Wallonie. L’UVCW demande donc que l’on prenne le temps de comparer la situation des agents locaux wallons avant et après cette réforme.
L’UVCW estime donc nécessaire de reporter toute réunion à ce propos à l’automne 2024. Les quatre mois futurs seront ainsi mis à profit pour réaliser sereinement la comparaison pour la Wallonie.