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Mis en ligne le 14 Mai 2020

Le 17 mars, soit au tout début de la crise du coronavirus, l’UVCW abordait dans une actualité les mesures d’urgence qui pouvaient être prises par les communes afin d’aider et de protéger les commerces de proximité en pleine période de confinement. Cette actualité se focalisait sur deux mécanismes principaux : les allègements fiscaux et l’octroi de subsides (« Comment aider les entreprises qui voient diminuer, voire cesser, leurs activités ? »).

Le commerce de proximité, déjà fortement mis à mal ces dernières décennies par le développement de centres commerciaux périphériques et plus récemment par l’explosion de l’e-commerce, se retrouve aujourd’hui dans une situation encore plus compliquée. Outre la période de confinement qui les a contraints, pour la grande majorité d’entre-eux, à cesser ou à ralentir fortement leurs activités, les commerces de proximité doivent désormais composer avec le prolongement des mesures sanitaires de distanciation sociale et l’éventuelle tiédeur de la population à l’idée de se précipiter en masse dans les centres urbains pour s’adonner au chalandage et pour reprendre ses anciennes habitudes de consommation.

Dans cet article, nous étendons par conséquent la réflexion sur la dynamisation du commerce à l’ensemble des mesures qui, directement ou indirectement, vont permettre dans les semaines et les mois à venir de soutenir l’économie locale et de redynamiser l’attractivité des centres-villes. Nous ne nous étendrons pas sur les différentes mesures de soutien d’urgence adoptées au niveau régional ainsi qu’au niveau fédéral (indemnisations, extension du droit-passerelle, report du paiement des charges sociales, report des mensualités hypothécaires, etc). L’ensemble de ces informations ont été centralisées et sont consultables sur la page dédiée du site web du 1890, le « guichet unique » de soutien à l’entreprenariat en Wallonie.

Nous regroupons ici les nombreuses initiatives communales et les bonnes pratiques des Agences de Développement Local (ADL) ayant déjà été adoptées pour venir en aide aux commerces de proximité :

  • Prolonger les allégements et reports fiscaux : De nombreuses communes ont décidé, très rapidement après la mise en place du confinement, de suspendre, de reporter ou même de supprimer de nombreuses taxes affectant les commerces de proximité (diffusion d’écrits publicitaires, taxe sur les enseignes, redevance sur les terrasses, hébergements touristiques, débits de boisson, etc). Ce type de mesure peut faire une réelle différence dans la survie de nombreux commerces qui doivent faire face à des pertes financières importantes et à de gros problèmes de trésorerie subséquents. La prolongation de ces mesures d’allègement fiscal dans les mois à venir peut donc être une piste relativement facile à envisager, d’autant plus qu’elle a un impact direct sur la situation financière des commerçants et ne demande pas de démarche administrative spécifique de leur part.
  • Octroyer des aides directes et des subsides aux commerces : L’idée de soutenir directement les commerçants via l’octroi de subsides a été suivie par de nombreuses communes dès la mise en place du confinement. Cette mesure nécessite naturellement que la commune dispose de marges budgétaires suffisantes pour aider les commerces à faire face aux pertes financières et aux problèmes de trésorerie à l’issue de la période de confinement. Un soutien davantage structurel et sur la durée peut également être envisagé selon les moyens à disposition de la commune.
  • Aider logistiquement les commerces lors du déconfinement : Depuis le lundi 11 mai, les commerces peuvent à nouveau accueillir leur clientèle moyennant le respect des mesures de distanciation sociale. Dans ce cadre, les communes peuvent apporter leur soutien logistique afin de les aider au respect de ces mesures (vitres en plexiglas, barrières Nadar, marquage au sol, kits de protection pour les commerçants, etc).
  • Encourager la consommation locale et promouvoir les commerces et produits locaux : Plusieurs canaux de communication peuvent être utilisés pour ce faire, comme les réseaux sociaux, les télévisions locales, les périodiques locaux et régionaux, les différents supports web ou affiches publicitaires. Ces supports peuvent également permettre d’informer le grand public sur les actions et animations mises en place par les commerçants et les indépendants pour promouvoir leur reprise. Exemples : Perwez, Écaussinnes, Bastogne, Walcourt, Frameries, Tintigny, le site www.consommerlocal.be mis en place à Tenneville, Sainte-Ode et Bertogne, les campagnes « Made in Awans », #Wanzelocal, ou encore #HorecaComeBack.
  • Créer un fonds de solidarité pour les commerces : Au-delà des chèques-commerces, certaines communes prévoient également la mise en place de véritables fonds de solidarité pour soutenir le commerce local, en recourant à la logique de crowdfunding et à l’épargne citoyenne. Citons par exemple le cas de Blegny, de Gembloux ou encore de Marche-en-Famenne.
  • Mettre en place une plateforme dédiée au commerce local : Ce type de plateforme, en plus d’informer les consommateurs sur les commerces et producteurs locaux présents dans leur région, peut être également l’opportunité de développer un e-shop unique qui profite à tous et permet ainsi de réaliser des économies d’échelle.
  • Mettre en place un canal de communication entre les commerçants et les autorités communales : L’objectif poursuivi ici est d’obtenir des retours de terrain de la part des commerçants concernant le comportement de la population vis-à-vis du redémarrage de l’activité commerciale. Ce canal de communication est également l’occasion d’en savoir davantage sur les attentes des commerçants vis-à-vis de l’action de la commune et de ce qu’elle pourrait mettre en place pour faciliter un retour à la normale.
  • Relayer les informations utiles aux commerçants : Il n’est pas toujours aisé pour un commerçant de disposer d’une information claire et précise sur les aides auxquelles il peut avoir droit dans la situation actuelle. Un renvoi vers le 1890 peut l’aider à s’informer sur les aides régionales et fédérales existantes, mais il peut être judicieux que la commune communique également sur les mesures qu’elle a entreprises pour soutenir les commerces présents sur son territoire. Les communes qui en disposent recourent généralement à leur Agence de Développement Local (ADL) ou à leur Gestion de Centre-Ville (GCV) pour faire office de relai d’information à ce sujet.
  • Organiser des formations en ligne à destination des commerçants sur l’e-commerce : La crise actuelle peut, dans une certaine mesure, constituer une opportunité pour accélérer la transition numérique d’un certain nombre de commerces qui ne s’y étaient pas encore intéressées. Des formations sur le développement de l’e-commerce peuvent être organisées via la plateforme d’E-learning Digital Commerce ou bien via les Chambres de Commerce et d’Industrie (CCI).
  • Rendre gratuit l’accès aux parkings des centres-villes : Afin de faciliter le retour des consommateurs dans les centres-villes, l’accès gratuit à l’ensemble des parkings peut constituer un incitant utile et facile à mettre en œuvre.
  • Étendre la superficie des terrasses de l’Horeca : Certaines communes ont prévu de permettre aux cafetiers et aux restaurateurs d’étendre leurs terrasses sur l’espace public à proximité, afin de leur permettre de rouvrir tout en faisant respecter les mesures de distanciation physique entre les clients. C’est le cas notamment dans les grandes villes telles que Charleroi, Liège, Mons ou encore Namur.

Outre ces initiatives, notons également les nombreuses actions qui étaient déjà entreprises avant la survenue crise du Coronavirus en matière de promotion et de soutien au commerce de proximité :

  • Mettre en place des guichets d’information à destination de projets commerciaux (ADL de Dinant).
  • Mettre en place des maternités commerciales afin de permettre l’éclosion de nouveaux commerces (ADL de Soignies et de Frameries).
  • Développer des conventions sectorielles en matière de formation (convention de collaboration entre l’IFAPME et l’ensemble des structures encadrant l’activité des petits commerces, telles que les ADL (Durbuy, Marche).
  • Mise en place d’un centre de référence en développement commercial pour soutenir les initiatives communales.
  • Stimuler la création d’entreprises au travers des synergies entre les GCV, les SAACE et les ADL.
  • Promouvoir les producteurs locaux et des produits issus des circuits courts (ADL de Tenneville).
  • Mettre en place une vitrine du terroir (ADL de Tenneville).
  • Promouvoir le développement des groupements d’employeurs et d’autres formes de projets collaboratifs et coopératifs en faveur des commerçants.
  • Faciliter la reprise et la transmission des commerces par le développement d’une plateforme « affaires à suivre », en collaboration avec la Sowaccess.
  • Collaborer à l’organisation de la semaine de la transmission d’entreprises de la Sowaccess (Ensemble des ADL).
  • Soutenir, animer et dynamiser les associations de commerçants (ADL de Marche-en-Famenne).
  • Mise en place de primes communales visant le réaménagement des cellules commerciales vides dans la logique « CréaShop » (ADL de Rochefort et ADL de Marche-en-Famenne)

! Cet article n’a pas pour prétention de lister de manière exhaustive toutes les initiatives de promotion du commerce actuellement entreprises en Wallonie. Nous invitons par conséquent les villes et communes qui le souhaitent à nous faire part de leurs bonnes pratiques et des initiatives qu’elles ont déjà prises ou envisagent de prendre dans ce cadre : julien.flagothier@uvcw.be

Toutes ces mesures potentielles devront naturellement être mises en parallèle avec la situation financière de chaque commune, et conditionnées à leurs marges budgétaires encore disponibles. Nul doute que les budgets communaux déjà malmenés par le contexte actuel devront faire l’objet d’une analyse approfondie. Selon la situation de chaque commune, il ne sera pas toujours possible de dégager d’importantes marges de manœuvre budgétaires, et il est donc d’autant plus important de se montrer inventif pour essayer de soutenir le commerce local à moindre coût et avec une efficacité maximale. Gageons également que la situation compliquée dans laquelle se retrouvent aujourd’hui de nombreux commerces risquent de perdurer de nombreuses années. Il est donc crucial que chaque autorité communale puisse mener une réflexion complète sur la meilleure stratégie à adopter pour les soutenir dans la durée.

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Date de mise en ligne
14 Mai 2020

Type de contenu

Matière(s)

Développement local
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