Chenilles processionnaires: l’UVCW plaide pour un plan de lutte wallon

Récemment, l’Observatoire wallon de la Santé des Forêts a présenté la situation problématique liée au développement de la chenille processionnaire du chêne en Wallonie. Bien que cette chenille pose un problème de défoliation de l’arbre, et apporte une nouvelle inquiétude quant à la santé des forêts, l’Union des Villes et Communes de Wallonie est particulièrement inquiète quant au risque que le développement de cette espèce pourrait causer en termes de santé humaine. Les poils microscopiques que cette chenille peut émettre sont responsables d’allergies, de problèmes respiratoires et, dans les cas les plus graves, de chocs anaphylactiques. Elle vient donc d’interpeller Céline Tellier, Ministre de l’Environnement, de la Nature, de la Forêt, de la Ruralité et du Bien-être animal, à ce propos.

Deux zones sont très impactées pour l’instant en Wallonie : la région de Rochefort et celle de Dalhem, en région liégeoise. Pour ces deux zones, il est important de pouvoir veiller à ce que les nids ne restent pas dans les endroits sensibles fréquentés par le public. Par contre, le reste de la Wallonie est en sursis car ce papillon vole sur 25 km et se répand progressivement. Dans ces zones, une lutte efficace pour empêcher ou freiner son installation peut encore être menée.

Actuellement, le sujet est géré par l’OWSF en collaboration avec une cellule spécifique au sein du Centre régional de Crise wallon et le DNF. L’UVCW travaille également avec l’OWSF et les autres acteurs pour proposer un plan d’action qui permettrait d’agir efficacement sur le terrain.

C’est justement au moment d’agir sur le terrain pour éliminer le ou les nids détectés que se posent les questions : qui peut agir ? Comment agir en toute sécurité ? Il est dangereux d’intervenir à la légère sur ce genre de nids et l’équipement nécessaire pour ce faire est spécifique. Les services de secours, bien qu’équipés en termes de matériel d’intervention, ne sont amenés à intervenir que lorsqu’il s’agit d’une urgence avérée et non en prévention, qui doit se faire par l’intermédiaire de sociétés privées.

Afin de faciliter le recours à ce genre de société, l’UVCW appuie la solution préconisée par l’OWSF, à savoir la mise en place à l’échelle wallonne d’une centrale d’achat. Cette centrale permettrait, sur base d’un cahier des charges très précis en termes de qualité de matériel et de méthode d’intervention, de pouvoir disposer d’un certain nombre d’intervenants répartis sur la région à un prix que la mise en concurrence permettra de rationaliser. Les communes pourraient adhérer à cette centrale d’achat et y faire appel lorsque des nids sont détectés. Le niveau le plus efficace pour lancer cette centrale d’achat semble être le niveau régional.

En fonction du niveau d’infestation des zones, les autorités communales ne pourront pas assumer cette lutte seules au vu du nombre de nids sur leur territoire. C’est pourquoi l’UVCW demande à la Ministre de prévoir un budget pour assurer la prise en charge de la destruction des nids par la Wallonie.   

L’UVCW souhaite, par ailleurs, en plus de la mise en œuvre d’une centrale d’achat et de la prise en charge régionale des coûts de gestion de cette crise sanitaire potentielle, la mise en place d’une communication à l’attention des citoyens, mais aussi des touristes, afin de les prémunir des poils urticants de ces chenilles, mais aussi pour leur demander leur collaboration dans la détection des nids.