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Mis en ligne le 28 Septembre 2021

Le Gouvernement wallon a décidé, ce 22 septembre, que le Covid Safe Ticket (CST) soit élargi notamment aux maisons de repos. Il devrait être obligatoire de mi-octobre jusqu’qu'au 31 décembre, sauf si la situation sanitaire s'améliore. L’APD vient toutefois de remettre un avis critique sur ce CST.

Le Secteur des maisons prend acte du principe de cette décision sur laquelle il déplore de ne point avoir été concerté. Dans un courrier du 24 septembre, il a exprimé un ensemble de préalables et préventions sur l’exigence de ce CST en maison de repos.

1. Il sera difficile de requérir un pass sanitaire des visiteurs alors que le personnel n’est pas vacciné et qu’un CST n’est pas requis de sa part.

La vaccination obligatoire du personnel est un préalable nécessaire quoique non suffisant au CST auprès des visiteurs. C’est une question de sens. Pourquoi, de quel « droit » du personnel peut-être non vacciné peut me requérir d’être vacciné ou dans une situation équivalente ?

Le Secteur rompt fermement une nouvelle lance en faveur de l’instauration avec la plus haute célérité de l’obligation vaccinale du personnel.

Des milliers de personnes sont malheureusement décédées en maisons de repos lors des vagues précédentes. C’est une tache sur notre histoire. Il serait de mémoire courte et éthiquement incompréhensible de tergiverser.

Par ailleurs, ne faudrait-il pas avoir un débat sur l’obligation vaccinale des résidants, sauf contre-indication médicale ? Un résidant qui sort ou retourne dans sa famille peut revenir en étant vecteur du virus.

2. Le CST concernerait les personnes vaccinées, celle avec un test PCR négatif et les sujets ayant déjà contractés le Covid.

Les tests PCR ne sont pas à 100 % fiables et il y a débat sur la durée de l’immunité acquise suite à une contagion ou une vaccination. En outre, comment expliquer au personnel que le masque lui est encore requis alors que le visiteur le tombe ?

Le CST ne doit pas signifier pour ses détenteurs la levée des gestes barrières.

3. L’exigence d’un tel pass pourrait avoir des conséquences des plus préjudiciables pour certains résidants en termes de rupture de lien social et familial. Faut-il rappeler que les résidants ont connu un confinement qui a eu des effets des plus dommageables en termes d’isolement social et de phénomène de glissement ? A minimum minimorum, des dispositions particulières sont à réfléchir pour les situations de fin de vie et de glissement.

4. Précisément, qui serait visé par le CST en maison de repos ? Si l’objectif est la protection sanitaire, il ne peut s’appliquer aux seuls membres de la famille. La notion de visiteur devrait dès lors s‘entendre de façon large et porter aussi sur les médecins, ouvriers, bénévoles, travailleurs de firmes externes, pompiers en visite, personnel de l’Aviq ou des organismes assureurs en inspection, ministres des cultes ou conseillers laïques…

5. En termes de ressources humaines, au niveau de la maison de repos, l’exigence d’un CST suppose d’avoir aux heures de visites, week-end compris, une personne susceptible d’assurer un rôle de « vigile ». Ce n’est pas un profil qui existe au sein du personnel des maisons de repos. Il suppose des capacités physiques et des aptitudes relationnelles en cas de conflits. Cela aurait inévitablement un coût. Le taux d’occupation en maison de repos reste inférieur à celui d’avant la crise du Covid.

Le Secteur demande qu’une partie du budget des maisons de repos non utilisé leur soit alloué afin de faire face aux frais de matériel et de vigile découlant inévitablement du contrôle du Covid Safe Ticket.

6. Des résidants vont en consultation à l’hôpital. Le CST sera-t-il également requis dans ce cas ? Dans certains cas, du personnel accompagne lors de ces consultations. Le CST sera-t-il alors aussi exigé ?

7. Directeur de l’Ipsos, le Politologue Brice Teinturier a publié en 2017 un essai majeur sur la crise de confiance en France, Il écrit notamment : « Le référentiel commun ou ce qui en tenait lieu se dissout chaque jour un peu plus : nous ne regardons plus, nous n’écoutons plus, nous ne lisons plus et nous ne partageons plus les mêmes données ».

Si la Région impose le CST en maison de repos, une communication large sur celui-ci s’impose via les médias traditionnels, sociaux ainsi que des visuels pouvant être affichés par les maisons de repos. Si besoin en était, comme en France, la campagne de vaccination a illustré l’estompement d’un référentiel commun à la population et la nécessité de communications multiples et pointues tant dans ses vecteurs que ses publics cible.

Pareille communication s’impose pour limiter le risque de tension ou conflit lors de l’arrivée d’un visiteur.

8. L’avis de l’APD dispose que le CST « ne devrait pouvoir être exigé que dans les lieux où la transmission et/ou la super-propagation sont les plus probables ». Avec le respect des gestes barrières, il n’est pas évident que les maisons de repos répondent à ce critère.

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Date de mise en ligne
28 Septembre 2021

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