Au cours des 5 dernières années, la hausse nominale de prix a été de 26,4 % en moyenne et atteint même 32,1 % dans le secteur privé. C’est nettement plus que l’inflation (8 %) pour la même période. La comparaison des chiffres de croissance montre une nette accélération de la croissance des prix.
La majorité des coûts d’une maison de repos sont composés des frais de personnel. Ceux-ci augmentent automatiquement avec l’indice santé sauf cas de saut d’index. Par ailleurs, les allocations sociales et notamment les pensions sont indexées. Une hausse du prix des maisons de repos qui suit l’indice santé est donc compréhensible en terme de structure de coût et n’implique pas un « appauvrissement » relatif des résidants.
La croissance réelle cumulée a été de 17 % au cours des 5 dernières années alors qu’elle ne fut que de respectivement 3,5 %, 0,7 % et -2,2 % au cours des 3 quinquennats précédents. Si pendant 15 ans, les prix en maison de repos ont progressé de façon proche de l’inflation, ce n’est plus le cas au cours des cinq dernières années.
Le phénomène est moins marqué en secteur public où la croissance réelle cumulée a été de 11,2 % au cours des 5 dernières années alors qu’elle ne fut que de respectivement -0,1 %, 0,2 % et -3,2 % au cours des 3 quinquennats précédents. Les hausses sont plus prononcées en Brabant wallon et moindres dans le Hainaut.
Parmi les facteurs explicatifs de cette accélération peuvent être cités :
- la hausse des prix de l’immobilier et du foncier ;
- un rattrapage par rapport à la baisse des prix en terme réel de 1998 à 2003 ;
- le renforcement des normes architecturales ;
- un niveau d’équipement plus élevé ;
- la montée en puissance des grands groupes vraisemblablement catalysée par la faiblesse des taux d’intérêt et la dissociation de la propriété et de la gestion;
- une forme de rush lié à la défédéralisation complète de la régulation des prix.
Ce phénomène constitue un défi pour l’accessibilité des maisons de repos et pourrait poser problème pour les finances locales via l’aide sociale octroyée aux résidants qui ne savent pas faire face à leur facture. Il existe différentes pistes pour y répondre :
- développer en suffisance des services à domicile ;
- amplifier les formules d’accueil alternatif ;
- relever les pensions minimales ;
- améliorer de façon graduelle l’APA ;
- prévoir avec financement une ristourne générale sur la facture au résidant ;
- soutenir l’essor de maisons de repos publiques et moins onéreuses.
A défaut d’une réponse appropriée, la maison de repos pourrait devenir un produit de luxe pour les plus précaires.
Voir l'étude
voir l'article paru dans Medi-Sphère
Voir l'article paru sur la DHNET
Voir l'article paru sur Le Vif.be
Voir l'article de la RTBF
Voir l'article dans "Le spécialiste"
Voir l'article dans "Le journal du médecin"
Voir l'émission CQFD de la RTBF
passage àl'émission "On n'est pas des pigeons" - RTBF
Passage à l'émission "A votre avis"
Voir le passage sur Matele
Voir l'article paru sur "Moustique.be"
Voir la question posée à la Ministre de la Santé et de l'Action sociale, Christie Morreale, le 12/11/2019
Lire aussi en Aînés
Formations - Aînés
- La participation citoyenne : réflexion et méthodologie pour construire efficacement ses projets
- Les CPAS et le grand âge
- Accompagner les personnes âgées désorientées: boîte à outils
- Construire un projet de vie en maison de repos
- Formation des présidents de CCCA
- L'accueil des personnes âgées en maison de repos
- La Validation© selon Naomi Feil
- Le récit de vie, un outil pour mieux accompagner les personnes âgées désorientées dans leur quotidien
- Les massages aromatiques dans les soins palliatifs
- Les troubles de la déglutition chez la personne âgée
- Sensibilisation à l’approche de Montessori auprès des personnes âgées souffrant de troubles cognitifs
- Suicide et dépression des personnes âgées