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Mis en ligne le 27 Février 2007

Objectifs

Confrontée au milieu des années 1970 à la création d’un important zoning pétrochimique sur son territoire, par ailleurs rural, la commune de Seneffe a développé, dès cette époque, une politique active en matière d’environnement et d’aménagement du territoire.

Une Commission communale de l’Environnement, une Commission consultative de l’aménagement du territoire (CCAT), une Commission sécurité environnement du Zoning industriel de Feluy, un Service environnement structuré, un éco-conseiller indépendant, des éco-cantonniers… existent à Seneffe depuis plus d’une décennie et sont autant de preuves du dynamisme de la commune dans ces domaines.

La nature, en tant que telle, n’a pas été oubliée au cours de toutes ces années: plantations importantes d’arbres de voirie et classement de nombreux bois et d’ouvrages d’art le long de l’ancien canal pour les préserver. Il est néanmoins clair que ces actions étaient ponctuelles et que personne, ou à peu près, n’était conscient de la richesse du patrimoine naturel de l’entité… jusqu’en 1995, année au cours de laquelle la Région wallonne lance les premiers Plans communaux de développement de la Nature (PCDN). La commune de Seneffe rentre un dossier et est sélectionnée ainsi que 19 autres. A partir de ce moment, l’objectif de la commune va être de veiller à maintenir, renforcer et développer durablement le maillage écologique du territoire mais aussi de sensibiliser, éduquer et informer au niveau local par un partenariat le plus large possible. Un des soucis majeurs de la commune est depuis longtemps, de marier toujours avec plus d’harmonie nature, industries et activités agricoles. Une autre volonté de la commune est de continuer à impliquer les habitants à la gestion de l’environnement dans l’entité et donc d’accueillir et d’encourager les suggestions, d’assurer une permanence d’écoute, d’aller à la rencontre des associations et du public de terrain.

Descriptif

Le PCDN est un projet qui tente de mobiliser toutes les forces vives de l’entité dans des actions de sensibilisation, de protection et de restauration du patrimoine naturel et paysager de la commune.

Le PCDN est entre autre l’occasion pour la commune de prendre en compte la biodiversité dans la mise en œuvre de ses politiques tout comme dans la gestion interne de ses services. Les services Environnement, Urbanisme et Travaux (Espaces verts) sont largement impliqués dans cette démarche.

Mise en œuvre – étapes

Les espaces publics sont aménagés de façon différenciée. Si une large place est réservée aux espèces horticoles dans les centres des villages, les espèces indigènes sont privilégiées partout ailleurs. Là où c’est possible des haies ainsi que des bandes boisées sont plantées plutôt que de simples alignements d’arbres. Le broyat des tailles dans les Espaces verts publics est utilisé comme mulch au pied des plantations. Plusieurs prairies fleuries ont été créées ainsi qu’une mare, un verger d’anciennes variétés hautes-tiges, un rucher didactique… L’ancienne voie de chemin de fer a été aménagée en pré-RAVeL (7,2 km) en veillant à préserver le caractère naturel de l’endroit: élagage minimal, protection des orchidées, maintien de zones humides, creusement de mares, création de tas de bois… Un gros effort est fourni pour l’entretien et la signalisation des sentiers. Pendant quelques années, l’équipe des ouvriers communaux a compté un cheval cantonnier. Les ouvriers, communaux suivent régulièrement des formations continuées.

De façon générale, l’utilisation des pesticides est raisonnée. Des larves de coccinelles sont utilisées comme auxiliaire dans la serre communale.
Des séances d’information sur la plantation et la taille des arbres fruitiers, sur les prairies fleuries… sont organisées sur les sites communaux. Le responsable des Espaces verts présente les aspects techniques et horticoles, l’éco-conseillères les intérêts pour la biodiversité et les paysages.

D’autre part, systématiquement, les dossiers de permis d’urbanisme susceptibles d’avoir un impact sur le patrimoine naturel (ex.: demande d’abattage d’arbres, de remblais, de drainage, de voûtement de cours d’eau…) sont soumis à l’avis de l’éco-conseillère. La carte du réseau écologique est consultée pour chaque dossier. Pour les grands projets urbanistiques (création d’un nouveau zoning, construction de bâtiments industriels ou agricoles), des plantations – souvent des haies - en espèces indigènes sont imposées aux demandeurs. Le choix des plantations est étudié au cas par cas par l’éco-conseillère qui informe les demandeurs de l’intérêt de ces aménagements pour le maillage écologique et leur propose une aide personnalisée.

Des aides concrètes sont aussi proposées aux habitants. Chaque année, l’opération "Coups de pouce pour la plantation de haies d’espèces indigènes" permet à chaque habitant ou agriculteur qui souhaite y participer de planter une haie d’au moins 50 mètres. La commune incite aussi à l’abattage des haies de résineux (au moins 10 mètres) pour les remplacer par des haies d’espèces indigènes. Chaque projet fait l’objet d’une visite par l’éco-conseillère et le responsable des Espaces verts afin de définir quelle haie (taillée, libre, mélangée ou non…) sera la plus adaptée. Dans les deux types de projet, les arbustes sont offerts par la commune. Les déchets de coupe des résineux sont broyés, laissés sur place ou éventuellement évacués, gratuitement par les services communaux. A charge des Seneffois de planter les arbustes et de les entretenir en bons jardiniers. Deux ans après la plantation, l’équipe d’agents communaux se rend à nouveau chez les particuliers, ayant bénéficié de l’aide, pour vérifier l’état des plantations. Des conseils personnalisés (taille, désherbage…) sont donnés. En cas d’absence de l’habitant, un courrier faisant état du bilan et donnant des conseils leur est déposé. La distribution des arbustes pour l’opération "Coups de pouce" se fait en même temps que la traditionnelle journée de l’arbre à la Sainte-Catherine. Cette journée voit aussi la tenue d’un stand des guides-composteurs et d’une bourse d’échanges de semences et plantules indigènes organisée par les bénévoles du PCDN.

L’information et la sensibilisation à notre patrimoine naturel constituent une part importante du travail du service environnement. Des documents d’informations sont distribués en toute boîte: le journal du PCDN à raison de 4x/an (téléchargeable sur www.seneffe.be) et les informations communales hebdomadaires via l’Essor de Seneffe. Des balades "nature", rallyes pédestres, des journées "Agriculture Nature", des visites de jardins naturels, des conférences, des inventaires réalisés par les citoyens (notamment celui des arbres et haies remarquables)… sont autant d’occasion de sensibiliser le citoyen.

Bilan et perspectives

Par le biais de l’ensemble de ces actions, le partenariat du PCDN quitte résolument le cadre étroit de la nature extraordinaire, liée à des sites parfaitement délimités pour entrer de plain-pied dans la prise en compte de la nature de tous les jours, de la nature ordinaire.
Cette évolution de la conception et de la gestion des Espaces verts publics n’a pas eu d’impacts négatifs sur le travail des équipes "Espaces verts".

Grâce à l’aménagement différencié des espaces publics, l’opération "Coups de pouce", la bourse d’échange et les séances d’information, il semble qu’un certain intérêt soit né auprès de la population pour planter des haies indigènes, semer des prairies fleuries… dans les jardins privés. En neuf ans: plus de 75.000 arbres distribués et plus de 22 km de haies plantées. Sans compter que certaines personnes motivées par ce coup de pouce de la Commune ont complété leur plantation. En 6 ans, plus de 1 km 300 de haies de résineux ont été remplacées par des espèces indigènes.

Une excellente collaboration entre l’intercommunale IDEA et la commune de Seneffe a permis à Tyberchamps la création d’un parc paysager industriel où de vielles haies, des arbres têtards, une prairie humide ont pu être préservés, où une mare a pu être adaptée en bassin d’orage naturel, où des fossés ont été préférés aux canalisations, où de très nombreuses plantations d’espèces indigènes ont été réalisées…

Quant à lui, le zoning de Seneffe-Manage voit progressivement son maillage écologique se renforcer, notamment grâce à l’engagement volontaire d’une multinationale en tant qu’acteur du PCDN. Cette société a planté plusieurs centaines de mètres de haies, préservé et entretenu une quinzaine d’arbres têtards, créé plus d’un hectare de prairie fleurie… Cette action-pilote mais aussi les obligations de plantations et les conseils personnalisés ont suscité une certaine émulation entre industriels, déjà installés, dans le zoning.

Il s’agit d’un travail de longue haleine. Les effets sont néanmoins perceptibles au fil des années. La volonté tant des élus que des fonctionnaires mais aussi des associations et de la population est de poursuivre ce travail. 2007 devrait voir entre autres l’acquisition d’un bois de 5 ha par la commune, la création d’un verger d’anciennes variétés d’un hectare, une étude sur les hirondelles… et bien sûr la poursuite des initiatives et projets récurrents. Dans les mesures de ses moyens, le PCDN tente de diversifier et de renforcer encore ses interventions vers tous les acteurs, et notamment vers le monde agricole et le monde industriel.

Opérateurs et partenaires

Inévitablement, les services Environnement, Travaux (Espaces verts) et Urbanisme prennent une large part à toutes ces réalisations. Les associations, les habitants, les industriels, les agriculteurs… participent eux aussi. Un réseau écologique ne peut s’envisager sans réseau humain!

Astuces, conseils et difficultés

Transversalité, écoute, dialogue, enthousiasme, patience, optimisme, convivialité… sont les maîtres-mots de ce type de projet!

Un des plus grands problèmes rencontrés actuellement est la forte pression que font subir les agriculteurs à notre patrimoine naturel et paysager… labour de prairie, drainage, voûtement de cours d’eau, remblai de zones humides, abattage de haies, d’arbres, de têtards, parfois remarquables, suppression de sentiers, pulvérisation d’herbicides sur les talus communaux…

Financement et moyens

Le financement se fait essentiellement sur fonds propres.
La commune sollicite chaque année des subsides et des arbustes (au total, valeur environ de 2.500€/an) dans le cadre de la Semaine de l’Arbre ce qui a permis au fil des ans la création des prairies fleuries, du verger, de la mare, de talus boisés et d’autres aménagements naturels dans les espaces publics.

La commune sollicite parfois la Région wallonne pour un soutien aux "PCDN". Une intervention importante (environ 10.000€) a été ainsi consentie pour le rucher didactique.

Le travail en partenariat avec la population et les associations permet des économies d’échelle mais aussi une activité bénévole parfois conséquente, rendue possible par l’écoute et le respect de chacun.

Certaines pratiques de gestion différenciée permettent de réduire les coûts: fauches (ou tontes) ainsi qu’élagages moins fréquents, moins de produits phytosanitaires…

En savoir plus

www.seneffe.be

Contacts

Cécile ALPHONSE
Eco-conseillère
Coordinatrice du PCDN
Service Environnement
Commune de Seneffe
21, rue Lintermans
7180 Seneffe
064/52.17.28 - 26

Freddy HAUBECQ
Responsable des Espaces verts
Commune de Seneffe
17, rue des Canadiens
7180 Seneffe
0478/32.85.90

Voir le catalogue complet

Date de mise en ligne
27 Février 2007

Auteur
Cécile Alphonse

Type de contenu

Matière(s)

Environnement
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