Ce document, imprimé le 29-03-2024, provient du site de l'Union des Villes et Communes de Wallonie (www.uvcw.be).
Les textes, illustrations, données, bases de données, logiciels, noms, appellations commerciales et noms de domaines, marques et logos sont protégés par des droits de propriété intellectuelles.
Plus d'informations à l'adresse www.uvcw.be/info/politique-confidentialite
Mis en ligne le 18 Décembre 2008

Dans le courant de l’année 2006, l’Association pour la Sauvegarde et le Respect de l’Environnement du Pays de Herve (l'ASREPH), en collaboration avec la commune de Blegny et la Ville de Herve, organisait, à destination des pouvoirs publics, deux demi-journées d’information sur la taille des arbres du domaine public. Après cette première séance théorique, très instructive, une seconde formation pratique assurée par un spécialiste en 2007 abordait la thématique de la taille douce. En cette fin 2008, nous avons le plaisir de vous présenter le troisième opus relatif à la taille de formation des arbres en espace public.

Nous sommes persuadés de l’utilité de la diffusion de ce genre d’information au niveau des communes, tant pour le patrimoine arboré lui-même, afin qu’il soit mieux respecté, que pour le personnel amené à s’en occuper, afin qu’il se sente soutenu et aidé dans sa mission.

Christel Termol
Conseiller en Environnement
Union des Villes et Communes de Wallonie

Illu

----------

Protection du patrimoine arboré du Pays de Herve

TAILLE DE FORMATION DES ARBRES EN ESPACE PUBLIC

Journée organisée par:

L’Association pour la Sauvegarde et le Respect de l’Environnement du Pays de Herve
En collaboration avec la Commune de Blegny et la Ville de Herve
L'auteur
J. de Leval
ASREPH

A) Introduction

Cette séance s’intéressera essentiellement à la formation des futurs arbres de "haut jet", à port libre, c'est-à-dire à de futurs grands arbres qui expriment librement ou presque tout leur potentiel de croissance.

Ce sont ces arbres, durant la première dizaine d’années après leur plantation, qui nous occuperont. La plupart des jeunes arbres plantés sur terrain communal en dehors des zones forestières sont des arbres qui doivent absolument répondre à trois critères stricts pour devenir "arbres de position ou d’alignement" valables.

Ils devraient:

  • être appréciés au plan visuel tant par leur port que par la structure de leur branchage;
  • offrir un maximum de sécurité pour réduire au minimum les risques de bris de bois et de chutes en lieux fréquentés;
  • éviter d’être une entrave à la circulation du charroi là où cela est nécessaire.

Pour répondre au premier critère, la taille de formation aura donc pour objectif de former un arbre bien équilibré aux branches bien disposées et correctement étagées dans la jeune couronne.

Pour satisfaire aux exigences du second critère, la taille sera réalisée aussi proprement que possible (coupe nette, sans arrachement, au bon endroit et en bonne période) afin:

  • d’éviter les cicatrisations difficiles, voire incomplètes et les intrusions de pathogènes;
  • de supprimer, le plus tôt possible, toute branche mal implantée;
  • d’assurer la verticalité d’un axe principal (appelé flèche).

Quant au troisième critère, il doit être envisagé cas par cas puisqu’il est essentiellement dépendant des contraintes imposées par l’endroit où l’arbre sera planté.

B) Vocabulaire

  • Taille de formation

Ensemble des opérations pratiquées sur un arbre jeune qui servent à:

  • équilibrer la structure du houppier;
  • assurer la dominance apicale;
  • éviter la formation de fourche et de branche dangereuse.
  • Elagage

Ensemble des opérations réalisées pour l’obtention d’un long fût sans nœud: un beau tronc presque cylindrique sur une grande hauteur.

  • Emondage

Suppression des gourmands (rejets) qui se forment le long du tronc après élagage (on l’assimilera à un cas particulier d’élagage).

  • Gainage naturel

Technique sylvicole de maintien d’une végétation arbustive d’accompagnement pour favoriser l’élongation et la qualité des jeunes arbres d’avenir.

C) Rappels

Les notions, ci-dessous, ont été développées lors de notre première réunion.

  • Endroits de plantation

Envisagés ici par rapport à la place qu’occupera l’arbre adulte, "son degré d’encombrement". On ne plante pas n’importe où! En effet, il faut dès le départ être conscient du développement qu’atteindra l’arbre pour déterminer l’endroit qui lui convient.

  • Choix de l’espèce

Certaines espèces ont des exigences particulières quant aux qualités du sol dans l’espace occupé. De toute manière, l’espèce ou la variété doit avoir les particularités qui la rendent apte à répondre aux attentes de celui qui l’a plantée.

Figure 1

Illustration

  • Coupe de bonne qualité (figure 1)
  • au bon endroit: juste au-delà du collet;
  • sur branche de diamètre inférieur à 5 cm;
  • à la bonne période: en dehors de la montée de sève, pas par temps de gel
    (février – mars);
  • en vert (fin juin – 15 août).

A une bonne taille correspond toujours la formation d’un bourrelet cicatriciel rapide et total.

 D) Pré requis

Pour l’arbre, être vivant, toute section de branche est une agression dont il faut limiter au minimum les conséquences négatives. La réponse de l’arbre à ce traumatisme sera d’autant plus intense que l’agression est importante, quel que soit le soin apporté à la taille.

Il s’agit en effet du mécanisme physiologique de réponse d’un organisme vivant à un stimulus agresseur qui, graphiquement, se représente par une courbe logarithmique (figure 2). Mais si le traumatisme est trop important, le mécanisme de réparation sera imparfait (cicatrisation incomplète et/ou développement de nombreux rejets avec le risque de développement de maladies).

En pratique, pour évaluer l’étendue de l’agression, il suffit d’additionner l’ensemble des sections de branches coupées: plus l’addition est élevée et plus le stress qui s’ensuit pour l’arbre est important.

Figure 2

Illustration

Il en découle que:

  • pour un arbre qui n’a eu aucun suivi et que l’on décide enfin d’entretenir sept-huit ans après la plantation, il faut impérativement éviter d’élaguer (même correctement) toutes les branches basses et vivantes jusqu’à mi-hauteur de l’arbre. Cette forte agression entraînerait l’apparition de nombreux rejets sur cette partie du tronc suite à sa brusque mise en lumière et la subite impossibilité pour l’arbre de développer la surface foliaire dont il a besoin pour assurer son bon développement.
  • pour un arbre dont il faut sectionner une grosse branche (c'est-à-dire dont le diamètre est supérieur à la moitié de celui du tronc), la coupe, même bien faite, risque d’entraîner des boursouflures disgracieuses au niveau du bourrelet cicatriciel et parfois même une cicatrisation incomplète.

Le moyen d’éviter ces inconvénients, c’est d’intervenir le plus tôt possible après que ce défaut "grosse branche" se soit manifesté, ce qui limitera le traumatisme et la réponse au stress.

Remarque

Il faut savoir que les sols enrichis en engrais favorisent la fréquence de ce défaut.

A quelle période de l’année intervenir?

Traditionnellement, les opérations de taille des arbres se déroulent de janvier à mars, hors période de gel. Idéalement, ces opérations devraient se dérouler de juillet à la mi-août sur du bois plus jeune, non aoûté. Non seulement la cicatrisation sera meilleure, mais la formation des gourmands sera minimale puisque le stress provoqué est de faible ampleur. Il est hautement conseillé, comme il a déjà été dit, de faire les tailles en vert.

Le passage en revue des arbres en formation chaque été permet, en effet, d’intervenir sur des pousses mal venues très jeunes qui peuvent être supprimées par pinçage ou à l’aide de sécateur causant des blessures minimales facilement cicatrisables.

Pour les essences à montée de sève précoce (bouleau, charme, érable, noyer), il est hautement conseillé de réaliser les tailles en vert (juillet, août), comme cela a été dit lors de la première réunion.

E) Qu’est un "bel arbre" d’alignement ou de parc?

Pour bien former un arbre (cf. figure 3), il faut au préalable savoir ce que l’on veut qu’il devienne!

Figure 3
Illustration

Le schéma représenté ci-dessous illustre deux silhouettes d’arbres qui ont été plantés il y a une petite dizaine d’années, le premier au sein d’un groupe et le second isolément dans le même sol et dans les mêmes conditions après plantation, les arbres ont été livrés à eux-mêmes.

Illustration

Le premier (figure 4a) s’est allongé rapidement à la recherche d’un éclairement maximal. Il a développé des branches régulièrement étagées autour d’un tronc élancé à faible conicité (défilement réduit).

Le second (figure 4b), profitant dès le départ d’un éclairement maximal, a utilisé ses ressources pour développer un axe court, trapu à forte conicité avec réduction de diamètre très marquée au-dessus des embranchements. Les branches latérales sont peu nombreuses mais grosses.

La photo suivante (figure 5) montre, dans un jardin, un érable sycomore qui présente ces caractéristiques.

Figure 5

Illustration

Même si le choix de ce que l’on souhaite peut être dissemblable, dans la plupart des cas qui nous intéressent, ce sont des arbres à la première silhouette que nous voulons obtenir. Ce sera donc la façon de parvenir au résultat de ce "bel arbre" qui nous occupera.

F) Ambiance particulière de l’arbre isolé

Généralement planté isolément dans les lieux publics, l’arbre doit affronter des conditions ambiantes particulières, bien différentes de celles du milieu forestier naturel. Il doit donc s’adapter aux agressions plus ou moins violentes du vent, de la lumière et du gel. La réaction de l’agressivité de ces agents favorise encore la tendance à développer un tronc court, trapu à "branchaison" très forte dès la base (cf. ci-dessus) puisqu’il n’est pas en concurrence.

Pareil arbre réclame des interventions nombreuses et préventives pour éviter des tailles trop importantes. A l’inverse, la présence à proximité immédiate d’essences d’accompagnement et/ou de buissons assurera un bon "gainage" à l’arbre tout en le soustrayant aux agents agresseurs. Cette situation bénéfique pour l’arbre se traduira par:

  • une meilleure rectitude du tronc;
  • un moindre défilement;
  • des branches plus fines et moins nombreuses à couper;
  • un élagage naturel.

En résumé, un arbre plus beau qui a nécessité moins de travail! Un arbre de qualité promis à une plus grande longévité!

Dès lors pourquoi pas, là où cela est possible, planter les futurs arbres à grand développement au sein de massifs de buissons et arbustes qu’ils ne manqueront pas de dépasser rapidement.

G) La taille de formation proprement dite

Les opérations de taille nécessaires pour former un jeune arbre s’étalent sur plusieurs années (souvent une dizaine) et commenceront dès la plantation par l’habillage du plant.

  • Habillage à la plantation (figure 6);
  • Choisir des arbres de provenance génétique certifiée;
  • Rejeter les plants mal venus.

 

Figure 6

Illustration

Tout en maintenant un chevelu racinaire suffisant, il s’agit de rafraîchir les racines abîmées et de sectionner proprement les racines gênantes.

Pour la partie aérienne, en la réduisant le moins possible, il faut:

  • couper les branches trop fortes et mal venues;
  • offrir au plant une cime correcte (corriger fourches et cimes cassées).

Attention, il ne faut pas tailler juste après la plantation.

- Visite annuelle

Avant d’intervenir, il faut observer le jeune arbre (supposé en parfait état sanitaire).

Cette observation attentive doit s’intéresser à:

  • la cime qui doit être une flèche droite et unique;
  • la "branchaison" en repérant:
  • les branches redressées c'est-à-dire qui forment un angle de 60° ou plus par rapport à l’horizontale;
  • les branches trop vigoureuses c'est-à-dire qui ont un développement beaucoup plus important que les autres prolongements de l’arbre.

- Interventions

Figure 7

Illustration        

A chaque intervention, il faut éviter de réduire la masse des branches de plus de 40 %. Pour être certain de respecter cette limite, il est conseillé d’entamer la taille de l’arbre par son sommet où se localisent les défauts de structure qui doivent être corrigés en premier lieu alors que quelques branches basses peuvent subsister encore un an si le quota de taille est atteint.

1) Pour "défourcher", il faut supprimer le prolongement le moins bien orienté, le plus faible, le moins rectiligne (chaque cas est évidemment particulier) en respectant le bon angle de taille expliqué lors de la première séance. Dans le cas d’arbres fourchus, il convient de bien pratiquer l’entaille (1) afin de ne pas blesser l’arbre. Les coupes (2) et (3) sont à éviter.

Figure 8

Illustration

2) Pour les branches trop verticales, il convient de les supprimer le plus tôt possible. Non seulement elles risquent de concurrencer inutilement la cime, mais surtout, en se développant, elles ont beaucoup de chance de développer le syndrome "d’écorce incluse" ou de "nœud plongeant" dans le tronc avec les dangers que cela représente (déchirures).

3) Pour les branches trop vigoureuses, il faut les supprimer dès que possible. Il arrive parfois que leur suppression entraîne, après les deux premières opérations, une telle réduction de la "branchaison" (plus de 35 %) que l’on se contente une première année de réduire la vigueur de cette branche en coupant sa partie distale sur un prolongement inférieur. Le reste sera sectionné un ou deux ans plus tard.

Figure 9

Illustration

 

Pour rappel comme le montre la figure 9, une grosse branche est une branche dont le diamètre dépasse la moitié du diamètre du tronc.

H) Détails illustrés des diverses opérations de la taille de formation quant à la cime

  • Fourche ou cimes multiples (figure 10)
  • sélectionner le prolongement idéal;
  • supprimer correctement tous les autres (1-2-3).
  • Cime cassée (figure 11)
    • sélectionner le prolongement qui refera la cime;
    • couper la pousse concurrente (3);
    • sectionner la cime cassée (1) soit à la base, soit sur ergot s’il convient de redresser la pousse de remplacement (2) en la liant à cet ergot.

Illustration

                    Figure 10                                                              Figure 11
      

  • Concurrence de l’axe principal (figure 12)
    • couper le prolongement gênant (1).
  • Pousses terminales plus ou moins horizontales (figure 13)
    • couper l’extrémité (1);
    • sectionner les pousses inférieures (2-3);
    • de cette cime reconstituée vont "percer" des bourgeons qui développeront une nouvelle cime dont il suffira de supprimer le ou les prolongements les moins bons (4).

Illustration 

  • Jeune pousse terminale détruite par le gel (gelées tardives) (figure 14)

Suite à la mort du bourgeon apical, certains bourgeons latéraux de la jeune pousse ont développé de jeunes prolongements.

Opérations à réaliser en été:

    • sélectionner le supérieur pour refaire une flèche;
    • réduire par pinçage les autres (1-2);
    • couper l’extrémité morte (3);

Figure 14

Illustration

 

J) Détails illustrés des diverses opérations de la taille de formation quant à la "branchaison"

Rappelons que par manque de concurrence, les risques de défaut de "branchaison" sont très importants.

1.  Pseudoventricille (plusieurs branches qui se développent au même niveau) (figure 15)

Cette opération doit être réalisée en été et il faut réaliser l’opération en deux fois afin d’éviter une surface de plaies trop importante (figure 15).

  • la première année, couper trois branches (1-2-3) et pincer les trois autres (supprimer les extrémités tendres);
  • la seconde année, couper ces trois branches (4-5-6) qui avaient été raccourcies.

Figure 15

                        Illustration
 

2. Branche redressée (figure 16)

C’est une branche dont l’angle par rapport à l’horizontale est de plus de 60° ou plus qui concurrence l’axe principal et qui risque de développer un problème d’écorce incluse.

Figure 16 

Illustration

Deux situations peuvent se présenter:

  • soit la branche est sectionnée dans sa totalité lorsque l’ampleur de son feuillage ne dépasse pas 25 % de l’ensemble de l’arbre (figure b);
  • soit la branche est simplement raccourcie sur un prolongement de face inférieure (figure c).

3. Grosse branche 

Figure 17

Illustration

Elle est raccourcie sur le prolongement inférieur pour en réduire la vigueur et permettre une bonne croissance de l’axe principal.

4. Remarques

Il faut obligatoirement procéder à l’élagage des branches basses le plus tôt possible (ce qui ne se fera pas naturellement) pour améliorer la qualité de faible défilement du tronc.

J) Taille de rattrapage

Pratiquement, beaucoup de jeunes arbres plantés n’ont pas subi de taille de formation. Rappelons qu’elle doit s’effectuer au cours des premières années "post plantation".

Bon nombre d’entre eux peuvent être récupérés et ainsi promis à un bel avenir par une taille de récupération. Mais plus on tarde, plus le tronc devient conique et plus les branches à supprimer grossissent… et les traumatismes de blessure seront plus importants.

Ainsi, en deux ou trois passages successifs, l’arbre pourra trouver la structure correcte qu’il doit développer en respectant les consignes reprises ci-dessous:

  • prendre le temps d’analyser;
  • assurer la dominance apicale et la verticalité de l’arbre;
  • couper les branches mal venues et trop grosses.

Ne pas oublier:

  • d'entamer les opérations par le haut;
  • d'éviter de supprimer plus du tiers du branchage lors d’un passage.

 

Conclusion

Un arbre qui a été bien formé jeune est un arbre qui réclamera bien moins de soins à l’état adulte. Un pareil arbre représentera pour la commune bien moins d’heures de travail, moins de problèmes d’insécurité et moins de risques de dépérissement prématuré.

Il donnera à la population plus de satisfaction au plan visuel et esthétique.

Ce sera un réel "ARBRE DE POSITION", élément essentiel de nos paysages.

 

Envoi

C’est avec un énorme plaisir que nous avons partagé ces trois matinées riches en savoir et en expérience, avec le personnel communal chargé de la gestion du patrimoine arboré. Nous ne doutons pas qu’elles seront profitables aux arbres de nos espaces publics et nous espérons pouvoir poursuivre avec eux de pareilles rencontres constructives.

 

Bibliographie

- BALLAUX . P, PH de WOUTERS et V. LORENT 2001
Revue Silva Belgica
Elaguer vos Arbres Forestiers

- BALLAUX . P, PH de WOUTERS et V. LORENT 2000
Revue Silva Belgica
La Taille de Formation des Arbres Forestiers

- J. de.LEVAL, L. TERMOL
Rapport de la conférence du 26 avril 2006
La Taille des Arbres

- J. de.LEVAL, L. TERMOL
Rapport de la conférence du 7 décembre 2006
La Taille des Arbres "Démonstration de Taille Douce"

- J. de.LEVAL, L. TERMOL
Rapport de la conférence du 26 février 2008
Taille de Formation  des Arbres en Espace Public

- JEAN MASSART
Nos Arbres
Editeur. H. Lamertin Bruxelles

Voir le catalogue complet

Date de mise en ligne
18 Décembre 2008

Type de contenu

Matière(s)

Environnement
Activez les notifications

Soyez notifié de toutes les nouveautés dans la matière Environnement

Mots-clefs