Mise à jour de l’étude - Pièges à l’emploi
La Fédération des CPAS de Wallonie (UVCW) a réalisé une étude relative aux pièges à l’emploi. Cette analyse met en lumière un phénomène totalement inédit : le travail à temps plein ne permet plus une émancipation systématique du CPAS. La Fédération des CPAS propose 4 mesures pour mettre fin à ce mécanisme pervers, dont une indispensable revalorisation des salaires les plus faibles.
Le travail ne protège pas nécessairement de la pauvreté, c’est un triste constat, étayé par de nombreuses études. Jusqu’il y a peu, ces compléments d’un revenu du travail concernaient toujours un emploi à temps partiel. Dès demain, des travailleurs à temps plein seront aidés par le CPAS, en raison d’une évolution trop lente des bas salaires.
Depuis plusieurs années, l’écart se réduit entre le salaire minimum et les allocations sociales. Ainsi, si en 2005 le salaire minimum brut (Revenu mensuel minimum moyen garanti - RMMMG) valait 148 % du revenu d’intégration de catégorie 3 (taux « famille à charge »), il s’établit aujourd’hui à 119 % de cette même allocation.
Même si les montants restent insuffisants à ce jour pour franchir le seuil de pauvreté, l’augmentation du niveau des allocations sociales va évidemment dans le bon sens. C’est d’ailleurs une demande récurrente de la Fédération des CPAS. Toutefois, force est de constater que cette évolution accentue le phénomène des pièges à l’emploi, c’est-à-dire le manque d’incitants (financiers dans ce cas) pour les personnes sans emploi à se tourner vers le marché du travail.
En effet, le différentiel entre les salaires et les allocations devient tellement faible que dans toute une série de situations, notamment celles des familles monoparentales, travailler coûte plus cher au ménage que ne pas travailler. Pire : le travail à temps plein ne protège plus nécessairement contre la pauvreté.
La solution passe par l’augmentation des bas salaires
La Fédération des CPAS wallons insiste vivement pour un travail sur 4 axes, afin de permettre aux personnes, souhaitant s’insérer par l’emploi, de pouvoir opérer ce changement sans compliquer la situation financière du ménage :
- Relever le montant des bas salaires (en privilégiant une hausse du revenu minimum ou en transformant les réductions fiscales pour enfants à charge en crédits d’impôts entièrement et immédiatement remboursables) ;
- Accorder les aides en fonction des revenus et non d’un statut (comme c’est le cas pour les allocations familiales, le statut BIM ou la plupart des aides énergie). À cet égard, la Fédération des CPAS continue à plaider pour une accessibilité définitive (et non plus temporaire) du tarif social énergie aux BIM et en faveur d’une aide énergie établie en fonction du niveau de revenu, quel que soit le combustible utilisé ;
- Accorder au maximum ces aides de manière automatique, pour éviter le non-recours ;
- À défaut, communiquer largement pour que les personnes concernées puissent bien en bénéficier et, en particulier, les travailleurs pauvres. (Si ceux-ci ne sont pas ou plus aidés par le CPAS, il est possible qu’ils passent à côté de certaines aides).
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