Saluant des avancées, la Fédération des CPAS wallons continue à demander des moyens à la hauteur d’une réforme inédite
Certaines décisions sont accueillies favorablement par les CPAS, sous réserve de confirmation et de détails quant aux modalités de mise en œuvre :
- La réaffectation d’une enveloppe structurelle de 10 millions d’euros dans les crédits existants et disponibles en vue de renforcer la prévention du sans-abrisme, la lutte contre la pauvreté et le soutien aux familles monoparentales. Ces moyens financeront directement les dispositifs de terrain, en particulier les relais santé, les relais sociaux (partenaires privilégiés des CPAS) notamment. L’objectif du Gouvernement est de mieux répondre aux besoins des publics les plus fragiles, en agissant simultanément sur les conditions de vie, l’accès aux soins et l’insertion sociale, afin de prévenir les ruptures de parcours et de favoriser une inclusion durable.
- Dans le cadre de la réforme des allocations familiales ; la décision de relèvement du plafond de revenus pour les familles monoparentales, pour les enfants nés à partir du 1er janvier 2020, permettant à un plus grand nombre de familles d’accéder au supplément majoré.
- La volonté du Gouvernement wallon de recentrer la politique de l’emploi sur la (re)mise à l’emploi durable, en privilégiant des emplois solides plutôt que des dispositifs occupationnels. De même, la décision de réorienter les différentes aides à l’emploi vers les publics les plus éloignés du marché du travail, susceptible de faciliter l’insertion socio-professionnelle des personnes les plus fragilisés.
- « L’immunisation » des CPAS, dans le cadre des réductions envisagées au travers du dispositif APE. Toutes les mesures visant à préserver le volume actuel global de l’emploi en CPAS sont en effet les bienvenues. Il conviendra d’être attentif aux effets de la non-indexation envisagée pour l’ensemble des APE, et à la poursuite de cette immunisation des APE en CPAS après 2027.
Certaines mesures posent au contraire question aux CPAS, eu égard à l’augmentation prévisible des publics accompagnés dans les prochains mois :
- L’absence de solution budgétaire visant à compenser les pertes de subventions facultatives tant à l’échelon fédéral que régional, auxquelles est lié du personnel. Pour rappel, les décisions de non-reconduction de subventions concernent, au fédéral : le Plan hivernal, le projet E-Inclusion et le Fonds de bien-être psychologique. A l’échelon régional : les Capteurs emploi, le projet « Territoires zéro chômeurs », le projet « Territoires sans-abri », les Tuteurs énergie-eau, les projets « Espaces communautaires » et la subvention « Formation des usagers ». Le contingent d’emplois le plus important concerne celui lié au subside dit « Covid - Collignon ». Une menace pèse donc aujourd’hui sur 500 emplois existants en CPAS.
- La réforme ciblée du secteur des Centres d’insertion socioprofessionnelle (CISP), présents également en CPAS, susceptible de priver les CPAS de leviers importants en termes d’insertion sociale.
- L’absence de moyens visant à compenser la perte du « Fonds de participation et activation sociale » ; ce dernier permettait de mener des actions en CPAS de lutte contre la pauvreté infantile, et plus largement de mobiliser les personnes les plus éloignées de l’emploi.
- L’absence de moyens nécessaires pour faire face aux conséquences de la réforme du chômage décidée à l’échelon fédéral, pour laquelle aucun moyen pour le renforcement spécifique des services en insertion socio-professionnelle (ISP) en CPAS n’a été prévue (ces derniers relèvent de la Wallonie). Or, il est aujourd’hui acquis que cette réforme devrait conduire environ 28.000 personnes exclues du chômage vers les CPAS de Wallonie (en ce compris en Communauté germanophone), qui devront être accompagnées en partie par les services ISP.
La Fédération des CPAS va organiser dans les semaines et mois qui viennent un monitoring des conséquences sociales liées aux différentes réformes envisagées et communiquera au Gouvernement wallon les moyens budgétaires et humains nécessaires pour assurer au mieux les défis qui attendent les CPAS. La Fédération des CPAS formule le vœu que les différents Ministres seront attentifs à ces demandes, au travers des négociations budgétaires à venir.
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